La femme noire en perte d’identité

Article : La femme noire en perte d’identité
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26 octobre 2015

La femme noire en perte d’identité

Photo poesie.net

Si l’identité pouvait être assimilée à des papiers de séjour, alors la jeune fille noire les a vraiment perdus. Il ne faut pas seulement s’apitoyer sur les sans-papiers, ou les sans domicile fixe. Il y a aussi les sans identité.

À mon avis, la femme noire est vraiment à plaindre. Si je me trompe, elle me pardonnera. Ce n’est pas du tout pour la blesser que j’écris ce billet.

Quand la femme noire était au village, elle était naturelle : noire, décente et tentante, cheveux crépus, belle, Africaine. Mais une fois arrivée en ville, au contact de l’internet et de la télévision, de Facebook et de Twitter, elle veut déjà ressembler aux filles blanches.

La première chose, elle abandonne le pagne africain, la robe et la jupe. Elle préfère désormais les pantalons, les bermudas et les shorts. Elle pense que c’est cela être moderne. Les cheveux crépus africains disparaissent : elle met les postiches, les mèches géantes qui couvrent volontairement la moitié du visage.

Elle rejette aussi la tête comme font les Blanches quand la chevelure les empêche de voir.

Vous savez quoi, la démarche de cette femme n’est plus celle qu’on lui connaissait au village, quand on allait moissonner le maïs dans la plantation. Elle marche maintenant en se dandinant, en jetant violemment la hanche de part et d’autre. C’est ce qu’elle a vu à la télévision.

Au bout de trois mois, sa peau n’est plus noire, elle est devenue blanche à l’hydroquinone.

Malheureusement pour elle, c’est juste le visage qui devient blanc : le reste, c’est-à-dire le dos, les mains et les pieds restent très noirs ne veulent pas blanchir. Finalement au lieu d’être noire ou blanche, cette femme devient multicolore. Et on en rigole.

Son amant lui a acheté un téléphone androïd, écran tactile grand comme la semelle d’une babouche. Il faut voir les postures quand ça sonne!

La femme noire, la vraie, aime être une bonne mère. Mais aujourd’hui, elle a choisi pour bébé un petit chat ou un chiot.

Elle fait tout pour ressembler aux Blanches, mais ça ne lui va pas. Elle n’accepte aucun conseil. Elle se prostitue matin, midi et soir.

Quand elle voit sa propre mère venir du village et lui rendre visite, elle la compare à une vieille espèce d’antiquité. Parfois elle la renie.

Mais je voudrais dire au monde que si les femmes noires ont perdu leur identité, ce ne sont pas toutes. Il y en a qui sont encore authentiques, respectables, pleines de personnalité et belles sans être dépigmentées. Celles-là font la fierté de l’Afrique. Je les respecte.

Qu’on ne me comprenne pas mal. Je ne dis pas que pour être une bonne femme africaine il faut vivre au village. On peut vivre en ville partout, en Afrique, en Europe, en Asie…

Le problème c’est de préserver un minimum de son identité. Je n’ai rien contre le fait de copier les valeurs positives d’autres cultures.

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Commentaires

Anne Christelle
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La femme noire que tu décris reste Dieu merci, une exception et non la règle. Il s'agit d'un ensemble d'amalgames mis tout ensemble pour décrire une soi-disant nouvelle femme africaine.
Et avant de la condamner cette femme, demandons-nous si elle est la seule à avoir évolué dans le sens décrit. L'homme aussi n'a pas fait mieux quand on y regarde bien. La question fondamentale devrait plutôt être: comment restons-nous maîtres de notre passé, de notre présent et de notre avenir sans se laisser phagocyter par les cultures étrangères. Nombre d'entre nous essayons de faire le juste milieu, il ne faudrait point l'oublier.