Jean-Hubert BONDO

Attentat de Kaboul : si c’est cela l’islam, alors je regrette d’être musulman

Je suis musulman et je me demande si, d’après le Coran, on est autorisé à faire une telle boucherie humaine, y compris en plein ramadan : plus de 90 morts et des centaines de blessés dans l’attentat au camion piégé, mercredi 31 mai à Kaboul, la capitale afghane.

Parmi les morts, on compte plusieurs musulmans comme moi, tués par ceux qui pensent qu’ils sont plus musulmans que d’autres. Hier c’était l’attentat de Manchester : 22 morts. Si c’est cela l’islam, alors je regrette d’être musulman.

J’ai levé les yeux au ciel, hélas, Allah reste silencieux et ne nous dit pas ce qu’il pense de ces fondamentalistes qui tuent en son nom ! Est-ce pour donner raison aux chrétiens qui disent : « Qui ne dit rien consent ? » Je suis excédé en tant que musulman. Ce n’est pas cela l’islam qu’on m’a appris.

J’ai toujours cru que la religion est un chemin facile pour s’approcher de Dieu. Un cadre de communion et d’amour fraternel. D’où vient cet islam de bombes, de crimes et de Kamikazes ? Quel est cet islam qui commet des attentats même dans les mosquées ? Dans des lieux saints !

L’islam pacifique, ça existe

Pour moi, l’islam c’est mettre en pratique les valeurs morales de paix et de tolérance prônées par Allah et son saint prophète. Faire notre prière chaque jour, nous rendre à la mosquée, observer le ramadan, faire le pèlerinage à la Mecque, cohabiter pacifiquement avec d’autres religions… Voilà l’islam que moi je connais. Pas votre islam de terreur.

Ce jour-là un de mes amis chrétiens, entendant le groupe terroriste État islamique revendiquer l’attentat de Manchester, me dit : « Dites donc, il y a beaucoup d’islams dans votre islam. » Je lui réponds : « comment ça ?  » Il s’est mis à dérouler la liste :  Islam Alquaïda, Islam Boko Haram, Islam Al Shebab, Islam Daesh, Islam Taliban, Islam Aqmi, Islam Al Mourabitoune, islam ADF-Nalu… Pour ce chrétien, tous  « ces islams » ont une seule chose en commun : la violence, les attentats.

Sil vous plaît chers frères et sœurs musulmans, arrêtez de salir l’islam. Respectez Allah et son saint prophète.


Le virus Ebola refait surface en République démocratique du Congo

En République démocratique du Congo, on sait toujours quand une épidémie commence, mais on ne sait jamais quand et comment elle va se terminer. Une nouvelle épidémie à virus Ebola s’est déclarée ces dernières semaines dans la localité d’Aketi en province du Bas-Uélé au nord-est du pays. C’est la huitième fois qu’Ebola refait son apparition en RDC. Déjà l’épidémie a ouvert son compteur macabre de morts. Chaque fois que le gouvernement congolais nous dit que Ebola est définitivement éradiqué, c’est alors que le virus refait surface pour prouver qu’il est toujours-là et qu’on ne peut rien contre lui. Le pays devient presque abonné à Ebola. L’appel est donc lancé à la communauté internationale d’intervenir pour sauver des vies. Le plutôt sera le mieux.

   

A ce jour, le rythme de propagation du virus est on ne peut plus inquiétant : 48 cas enregistrés à ce jour dont quatre décès en seulement deux semaines. Des morts de plus dans ce Congo où l’on dirait que tout est fait pour tuer ! Plusieurs autres personnes sont mises en quarantaine pour avoir eu des contacts corporels avec les malades ou pour avoir fréquenté la localité d’Aketi les jours ayant précédé le début de l’épidémie. En 2014, Ebola avait officiellement causé la mort de 49 personnes en République démocratique du Congo. Dommage que ce virus survive encore même en ce 21e siècle. Plus grave, il a été déclaré une urgence de santé mondiale par l’OMS.

Ebola est présenté comme l’épidémie la plus meurtrière de l’histoire. Entre 2014 et 2016, le virus, parti d’Afrique, a fait des victimes jusqu’aux Etats-Unis. Il ne fait de distinction ni de race, ni de sexe, ni de religion: la communauté internationale est avertie !

Ici en RDC, sur place à Aketi dans la zone de santé de Likati où s’est déclarée l’épidémie d’Ebola, une femme, voyant la souffrance des malades, s’est exclamée disant : « Il vaut mieux mourir du VIH/Sida que du virus Ebola ! »

La RDC, un réservoir d’Ebola ?

Depuis son apparition au Congo en 1976, Ebola semble avoir élu domicile dans notre pays. Le virus n’a jamais été éradiqué de manière définitive. La preuve, Ebola réapparait en RDC à des intervalles presque réguliers. Tout ce qu’on fait c’est juste enterrer ses victimes et laisser le virus en vie dans nos forêts. Aketi où sévit le virus c’est en pleine forêt équatoriale. Cette forêt congolaise, qui est la deuxième du monde après l’Amazonie, n’est plus seulement une richesse pour le Congo, elle est également le réservoir du virus Ebola, en ce sens que certains des animaux qu’elle abrite transmettent la maladie. C’est le cas des chimpanzés, des chauve-souris frugivores, etc. Bref ce que l’on appelle la « viande de brousse », dont raffolent les villageois, peut transmettre le virus Ebola. C’est dommage que notre forêt qui est une grande richesse soit aussi une source de cette grave maladie. D’aucuns se demandent si la forêt n’a pas elle-même créé ce virus pour se protéger des braconniers et pousser les humains à arrêter la déforestation qui s’accompagne toujours de la destruction aveugle de la faune et de la flore.

  

Quelles précautions prendre ?

Les populations vivant au contact de la forêt sont celles qui sont le plus exposées au virus. Ensuite, la propagation de la maladie vers les milieux urbains est facilitée par le trafic et les mouvements des populations, notamment les voyageurs et les commerçants qui vont et viennent dans ces milieux. Il est donc déconseillé de consommer de la viande d’animaux retrouvés morts ou malades. Egalement, éviter de manipuler les animaux qui vivent en forêt et mettre en quarantaine les personnes qui présentent des symptômes du virus. L’OMS ferait mieux de s’investir pour circonscrire rapidement la zone d’épidémie en vue de l’éradiquer le plus tôt possible, de peur que l’Afrique ne revive la tragédie de 2014 où le virus Ebola avait ravagé simultanément trois pays d’Afrique de l’Ouest, à savoir : la Guinée Konakry, la Sierra-Léone et le Libéria. Ces pays connaissent ce que Ebola veut dire. Plus de 11 000 morts dans ces pays. Si l’OMS ose compter sur le système sanitaire congolais, elle sera déçue et  beaucoup de personnes vont mourir du virus. Le système sanitaire congolais est inefficace et laisse beaucoup à désirer. La preuve :  le gouvernement congolais n’a jamais réussi à éradiquer le choléra qui sévit dans plusieurs localités du pays depuis près d’une décennie. A ce jour, on compte 15000 cas de choléra en République démocratique du Congo.

Un jeune homme qui a perdu sa sœur dès le début de l’épidémie accuse le gouvernement congolais de légèreté : « Nous n’avons pas de gouvernement au Congo. Les gens meurent du virus et de faim à Aketi. La contrée ne peut plus être fréquentée par des voyageurs et des commerçants à cause du virus, mais à la radio le ministre de la Santé minimise l’épidémie alors que j’ai perdu ma soeur ! » 

En attendant la mise au point d’un vaccin, le remède le plus efficace contre Ebola à ce jour c’est la précaution, la prévention et  la mise en quarantaine des patients ou des personnes ayant eu un quelconque contact avec les personnes ou les milieux du virus. C’est la seule manière de sauver des vies. Il a été aussi prouver que le virus Ebola vit très longtemps dans le sperme de l’homme. Cela veut dire que même après que l’épidémie est déclarée terminée, les malades mâles qui sont guéris d’Ebola peuvent continuer à garder le virus dans leur sperme. Voilà pourquoi ils doivent faire l’objet d’un suivi plusieurs mois après la fin déclarée de l’épidémie. Souvent ce genre de suivi fait défaut en République démocratique du Congo.

D’autres solutions possibles

Que faire si jamais les scientifiques ne parviennent pas à trouver un vaccin efficace contre la maladie ? Doit-on attendre qu’il y ait une nouvelle épidémie et de nouveaux morts ? A notre avis, l’heure est arrivée de proposer des mesures fortes pour que le pays n’enregistre plus jamais de nouvelles épidémies d’Ebola. Les populations doivent apprendre à changer de comportement. Le gouvernement doit interdire définitivement la consommation des viandes d’animaux connus comme étant les réservoirs du virus: chauves-souris, singes… Cela signifie qu’en période d’épidémie ou non, les gens ne doivent plus jamais consommer la viande de ce genre d’animaux. La consommation de telles viandes de brousse devrait être érigée en infraction punissable par la loi. C’est cela la solution qui serait la plus efficace tant qu’on aura pas trouvé de vaccin contre Ebola. Si l’OMS peut appuyer une telle mesure, ce serait une bonne chose. Certes, ce n’est pas facile : les Africains aiment la viande de brousse, mais à quoi sert-il d’en manger pour en mourir après ? Il y a lieu de se tourner vers d’autres types de viandes, les poissons par exemple.

L’autre solution serait de ne plus jamais se saluer en se serrant les mains, et ce, qu’il y ait épidémie ou pas. Là encore, ce n’est pas facile d’abandonner cette habitude universelle qui date des millénaires, mais c’est le prix à payer pour empêcher la propagation du virus Ebola. Plein de maladies de mains sales peuvent se transmettre rien qu’en se serrant les mains en guise de salutation. Se saluer en agitant la main à distance avec un sourire est parfois plus gentil que de le faire en se touchant les mains et se faire contaminer.

 

Le gouvernement congolais doit tout faire pour bouter dehors cette épidémie d’Ebola qui semble avoir fait du Congo son  bastion naturel. La réapparition fréquente de ce virus en RDC nuit à l’image du pays et de l’Afrique. Ebola est devenu une menace mondiale : le monde ferait mieux d’éteindre rapidement ce feu qui risque d’embraser à nouveau l’Afrique.


Les stades de football désormais hauts lieux du racisme

Il a menti celui qui a dit que le sport unit les peuples. Aujourd’hui, les stades de football en Europe se présentent comme les arènes de racisme. Ils rivalisent d’insultes contre les joueurs de couleur. Et cela, en direct à la télévision. Au lieu de 90 minutes de plaisir de voir le jeu, ce sont plutôt 90 minutes de cris racistes qui restent toujours impunis.

Ce qui est arrivé au joueur ghanéen Sulley Muntari le 30 avril dernier lors du match Pescara-Cagliari en Italie est inacceptable. Le Ghanéen excédé par des cris racistes lancés contre lui par les supporters de l’équipe de Cagliari, a cherché en vain la protection de l’arbitre du match. Voilà qu’en plus de cris de « singe ! Singe ! » qui venaient des gradins, l’arbitre inflige un carton jaune au joueur pour avoir osé protester. Puis un deuxième carton lorsque Sulley Muntari, excédé par ces insultes racistes, a quitté le terrain de lui-même.

Quitter le terrain pour se protéger, n’importe qui placé dans les mêmes conditions ferait logiquement la même chose que Muntari. Et pour assommer le Ghanéen, la Ligue italienne de football n’a pas trouvé d’autres solutions que de lui faire écoper d’une suspension de match. Les supporters racistes de Cagliari, quant à eux, restent impunis ! Quelle injustice !

En février 2017, des scènes racistes similaires avaient eu lieu dans le championnat de Serbie de football. À l’époque, victime lui aussi des insultes racistes en plein match, le joueur brésilien Everton Luiz avait aussi quitté le terrain en pleurant.

Le Mundial 2018 aura lieu en Russie, pourtant  ce pays connaît un regain sans précédent d’insultes racistes. La Fédération internationale de football doit renforcer les sanctions pour décourager le racisme dans les stades. Ce n’est qu’à ce moment-là que le sport unira les races et les peuples.

 

 

 


Élection de Macron : les Africains sont soulagés

Jamais  une élection présidentielle en France n’avait autant tenu les cœurs des Africains en suspens. L’Afrique noire redoutait l’arrivée d’une Le Pen raciste et xénophobe à l’Élysée. Heureusement, la majorité des Français a prouvé son attachement aux valeurs universelles de l’humanité.

Le suspense était trop long ce dimanche du deuxième tour de la présidentielle en France. Des millions d’étrangers qui vivent dans ce grand pays ont croisé les doigts toute la journée. Chrétiens et musulmans ont même prié pour que Marine Le Pen « aille en enfer ». Il semble que Dieu ait exhaussé la prière.

Notre souhait était que cet énième échec puisse la pousser à faire ses adieux à la politique. Hélas, voilà qu’elle promet de transformer son parti le Front national et de continuer la lutte. À mon avis, ce qu’il faut faire c’est d’interdire carrément ce parti fasciste en France.

Ni Le Pen ni Macron ne sauveront l’Afrique

Même si l’élection d’Emmanuel Macron a été applaudie en Afrique, les Africains doivent savoir que le salut de l’Afrique ne viendra pas de la France. Nous devons compter sur nous-mêmes. Il appartient à nos dirigeants de mettre en place une gouvernance à même de pousser les jeunes à trouver des emplois dignes dans nos pays. L’émigration des Africains est causée par les guerres, les dictatures, la pauvreté, le chômage, etc. Si nos dirigeants arrivent à trouver une solution à ces problèmes susmentionnés, très peu d’Africains auront envie d’aller vivre à l’étranger.

La montée fulgurante du FN

La progression du Front national inquiète de plus en plus. N’eût été le vote-barrage en faveur de Macron,  Marine Le Pen aurait succédé à François Hollande. Au vu des résultats de deux tours de cette présidentielle, il est clair que les Français sont en train de faire petit à petit un virage vers l’extrême droite. À ce rythme, tôt ou tard, le FN dirigera un jour la France. 35% de suffrages à une élection présidentielle pour un parti d’extrême droite ce n’est pas bon signe.  Bien sûr  Macron est élu, mais il ne doit en réalité cette victoire qu’à sa position en faveur du maintien de la France dans l’Union européenne. N’eût été cela, il aurait été battu par Le Pen.


RDC : 40 fosses communes, et le monde observe

Les morts du Kasaï en RDC sont-ils différents d’autres morts pour qu’on les enterre sans tombes ? Quarante fosses communes et 1 million de déplacés au centre du Congo. Si ce n’est pas une tragédie à huis clos, dites-moi comment vous appelleriez cela.

La guerre que mènent les forces armées de la RDC contre les miliciens de feu le chef traditionnel Kamwina Nsapu fait de l’espace grand Kasaï une région martyre en RDC. C’est une sorte de guerre d’usure qui n’épargne ni femmes ni enfants. Au vu de la tragédie, on n’aurait pas tort de parler de complot contre le grand Kasaï. Comment se taire devant un tel déchaînement de violences ? Miliciens et forces de sécurité sont tous coupables.

De massacres aux fosses communes

Au départ, le gouvernement disait qu’il n’y avait pas de massacre au Kasaï. Il a même qualifié de montage ridicule les vidéos qui circulaient sur les réseaux sociaux et qui montraient les tueries dans la province du Kasaï-Central. Finalement, le même gouvernement a accepté la thèse du massacre. Et le feuilleton continuait : négation des faits d’abord, reconnaissance ensuite.

Plusieurs sources commençaient à évoquer l’existence des fosses communes dans cette guerre du Kasaï. Encore une fois, le gouvernement n’a pas hésité à démentir. Chez nous, quand il y a une information et que le gouvernement la dément, c’est une preuve que l’information est vraie. L’existence de charniers a finalement été confirmée. On a parlé d’abord de sept charniers, puis de dix, puis de vingt-trois… Aujourd’hui, il a été confirmé quarante charniers ! Le monde est au courant et regarde cela comme un film à la télévision.

Quarante charniers ! Représentez-vous combien de morts un seul charnier peut contenir, multipliez alors par quarante ! Et puis, n’oubliez pas que c’est un bilan provisoire. À cela s’ajoutent 1 million de déplacés internes dont environ six cent mille enfants. S’il vous plaît, arrêtez cette tragédie.

Pitié pour nos morts

Comme vous aimez tuer mes frères et sœurs, alors tuez-les au moins poliment s’il vous plaît. Ayez aussi un cœur pour nous remettre leurs corps afin que nous fassions leurs deuils et que nous leur trouvions une sépulture digne. Les morts, on les enterre le jour, mais vous, vous enterrez vos victimes la nuit en secret, ce qui prouve votre culpabilité. Vous tuez sans faire aucune distinction entre les civils et les rebelles. Allez-y, tuez et exterminez ! Tôt ou tard vous répondrez de vos actes.


RDC : le général Kanyama lâché par Kabila

Les Congolais ont été surpris d’apprendre le limogeage de celui qui était le tout puissant chef de la police de Kinshasa : le général Célestin Kanyama. Il laisse derrière lui un triste bilan de sa gestion des manifestations publiques par la police nationale.

Désormais, la police de Kinshasa est commandée par Elvis Palanga Nawej. Pourtant, il y a juste quelques jours, nul ne pouvait imaginer le général Kanyama être mis si tôt au rancart, et de la plus mauvaise des manières : le limogeage. Ce général originaire du Kasaï était pourtant parmi les plus fidèles à Joseph Kabila. C’est a lui qui, par une répression sanglante, a étouffé toutes les émeutes anti Kabila ces dernières années dans la capitale Kinshasa. Il était surnommé « esprit de mort ».

Les œuvres du général Kanyama

À Kinshasa, le nom même du général Kanyama est synonyme de terreur. En 2014, l’homme s’est illustré par l’opération policière dénommée likofi (coup de poing) contre les Kuluna (bandes de jeunes malfaiteurs des quartiers de Kinshasa). Human right watch avait alors dénombré une cinquantaine de cas d’exécutions sommaires attribuées à la police dans cette opération.

La répression des émeutes de janvier 2015 et des manifestations de l’opposition de septembre et décembre 2016 sont à mettre à l’actif de Célestin Kanyama. Toutes  ces manifestations ont fait une centaine de morts par balles. Voilà pourquoi l’homme a fait l’objet des sanctions ciblées de la part des États-Unis.

Que va devenir le général Kanyama ?

Question difficile. Au moins sa mise à l’écart par le régime pose certainement des interrogations : le général a-t-il perdu la confiance de Kabila ? A-t-il trahi ? Sa mission est-elle terminée ?  Ou est-ce un joueur mis en réserve pour de futures grandes compétitions ? Seul le président Kabila connaît la réponse.

 

 

 


Mon frère n’aime pas ma race

L’Union africaine compte 55 États membres et deux races : les Noirs et  les Blancs. Les Noirs c’est nous, les Blancs ce sont les Maghrébins et les Égyptiens. Certes, ils ne sont pas blancs comme les Européens, mais par rapport à la race noire, nous les appelons Blancs.

En Afrique, tout ce qui est peau claire est blanc et tout ce qui est noir est africain. Une chose est vraie, Dieu a créé les races, mais pas le racisme. C’est l’homme qui a créé le racisme.

Le racisme africain

Je pensais que le racisme n’existait que sur d’autres continents, or il y a aussi le racisme en Afrique. Pas au niveau des chefs d’États et des personnalités, mais plutôt au niveau des populations, dans les quartiers, dans la rue, au marché, à l’Université. Mes frères et sœurs africains blancs n’aiment pas ma race dans leurs pays.

Pourtant, àl’Union africaine, il n’y a pas de racisme. Les chefs d’États africains blancs, noirs ou peaux claires cohabitent ensemble à leurs sommets à Addis-Abbeba. Ils se serrent la main, s’embrassent et s’appellent frères.  Pas de ségrégation raciale.

Quand un chef d’État noir visite son homologue africain blanc dans son pays, on lui déroule le tapis rouge au palais présidentiel. Et on a tous l’impression que Blancs et Noirs vivent ensemble en Afrique. Pourtant, c’est la façade, car au même moment, dans ce même pays des Blancs, les Noirs lambda immigrés sont maltraités.

Difficile de sortir dans la rue lorsqu’on est Noir

Pendant que le roi du Maroc chante le panafricanisme pour revenir au sein de l’Union africaine, on sait que les Africains de race noire ne sont pas les bienvenus au Maroc. Alors que je marchais un jour dans les rues de Tunis, pensant être chez-moi en Afrique, on m’insulte, on m’appelle singe. Je me suis demandé pourquoi mes frères n’aiment pas ma race.

Un proverbe congolais dit : À quoi sert-il d’être ami au grand arbre pendant que tu coupes les enfants de l’arbre  ? À quoi bon d’être ami aux chefs d’États noirs, pendant que les Noirs n’ont pas droit de cité chez-vous ?

Kadhafi chantait le panafricanisme et les États-Unis d’Afrique, alors que les Africains noirs étaient victimes de racisme en Lybie.Certains Noirs étaient enfermés dans des cages de zooà Misrata.  Mais quand mon frère blanc était malade et qu’il fallait une transfusion sanguine, c’est mon sang de Noir qu’on lui a injecté et qui l’a sauvé.

Celui qui a créé les races, les a créées égales, belles et il les aime toutes. Dans son jardin, les races sont comme des fleurs de différentes couleurs qui cohabitent pacifiquement. Stop au racisme.


Les graves erreurs de l’ONU et de l’UA dans la crise burundaise

La récente prise de position des Nations-unies et de l’Union africaine sur la crise burundaise étonne plus d’un observateur. Ces deux organisations ont décidé de renouveler leur confiance au médiateur Benjamin Mkapa. Pourtant, l’ancien président tanzanien est désavoué par l’opposition burundaise.

En imposant le médiateur par la force, l’ONU et l’Union africaine enveniment inutilement la situation. Conséquences : le dialogue inter burundais risque de s’enliser et s’éterniser. L’ONU et l’UA deviennent elles-mêmes partie prenante à cette crise burundaise qu’elles sont pourtant censées résoudre. De telles erreurs sont impardonnables.

A quoi bon imposer un médiateur qui a des couleurs ?

Le Tanzanien Benjamin Mkapa s’est discrédité lui-même en affichant clairement des positions pro Nkurunziza. L’année dernière, il avait déclaré: « Le Conseil de sécurité reconnaît Pierre Nkurunziza comme président du Burundi [..], Quelle est cette folie de perdre tant de temps à discuter de ce sujet clos ? » Qu’un médiateur puisse tenir de tels propos était trop à avaler. Du coup, l’opposition avait logiquement raison de prendre ses distances vis-à-vis d’un médiateur partisan d’un seul camp. L’ONU et l’UA auraient dû simplement nommer une personne beaucoup plus neutre pour continuer la médiation.

La crise burundaise est l’une des plus graves d’Afrique sub-saharienne. Les Nations-unies et l’Union africaine ne devraient pas se permettre de la traiter avec légèreté et complaisance.  Cette crise a causé beaucoup de souffrances et de morts au peuple burundais. Trop d’assassinats ciblés, de réfugiés et d’exilés. L’ONU devait en tenir compte. Une crise créée délibérément par la volonté d’un seul homme – Pierre Nkurunziza – qui voulait son troisième mandat.

L’ONU et l ‘UA répètent les mêmes erreurs partout

Les Nations Unies et l’Union africaine font souvent une mauvaise lecture des situations de crise en Afrique. Les réponses qu’elles donnent sont aussi inefficaces qu’inappropriées. En RDC par exemple, alors que le médiateur togolais du dialogue inter congolais était désavoué tambour battant et par l’opposition et par la population, l’ONU et l’UA l’ont soutenu jusqu’au bout.

Ce médiateur – Edem Kodjo – s’est lui aussi illustré par des positions trop pro Kabila. A la fin, il a produit un accord politique qui n’a fait qu’attiser les tensions dans le pays. C’est apparemment ce que l’ONU et l’Union africaine veulent également faire au Burundi. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, les mêmes erreurs de l’ONU au Burundi perpétueront la même crise.

Un médiateur doit être neutre pour mettre d’accord deux ou plusieurs parties opposées. Benjamin Mkapa s’est disqualifié.

 

 

 

 

 


Sassou Nguesso: une prestation de serment sur les morts

 Sassou Nguesso ph Marco Longari/AFP

En Afrique, même si on est contesté on s’en fout et on va de l’avant. La contestation populaire n’est rien quand l’armée obéit.

Denis Sassou Nguesso a démarré son 3e mandat samedi 16 avril à Brazzaville. Il a prêté serment sur le sang des victimes de sa répression et des bombardements dans la région du Pool. Ses opposants n’ont eu que leurs yeux pour constater l’entêtement et le cynisme.

Dans son serment, le président congolais mal réélu a même le courage de promettre qu’il va respecter la Constitution. Une Constitution qu’il a lui-même déjà violée plusieurs fois et taillée à sa stature. Ils sont audacieux, ces Chefs d’États africains.

La Constitution du Congo Brazzaville souffre des fistules de viols. Á mon avis, Sassou aurait dû avoir honte d’être le seul Congolais qui ne fait que prêter serment pour une même fonction tout le temps. 32 ans au pouvoir. J’ai aussi remarqué que les invités à cette cérémonie, certains étaient des dirigeants peu recommandables. En d’autres termes, la mauvaise compagnie. Qui se ressemble s’assemble !

Si ce n’est pas une association de malfaiteurs, alors donnez-y un autre nom. Je me demande comment on peut être raisonnable et soutenir une telle entreprise de Sassou Nguesso.

Cette prestation de serment n’est qu’une insulte et une provocation aux morts tombés sous les balles du régime en réclamant l’alternance. Or, quand vous provoquez les morts, soyez forts pour les affronter.


RDC: pitié pour le trésor public

En dehors des guerres et répression politique, l’autre spécialité de la RDC c’est le détournement des deniers publics. C’est tout un sport chez-nous. La fonction publique congolaise héberge des réseaux mafieux de fraudes organisées à tous les niveaux.

Un jour, au cours d’une émission de débat politique consacrée au détournement des deniers publics  en RDC, sur la radio Okapi, un éminent économiste congolais Michel Nsomwe défiait tout le Gouvernement congolais disant :  » Quel ministre peut oser lever son doigt en l’air et dire  » je n’ai jamais détourné l’argent de l’État ?  » Fin de citation.

Jusqu’à présent, personne parmi les ministres n’a relevé ce défi.

Chez-nous, la corruption, la concussion, la fraude et les malversations sont entrées dans les mœurs. Si on prend l’exemple sur mille, peut-être 999 en sont coupables. Le trésor public congolais est saigné à blanc.

Représentez-vous dans l’administration publique, un chef de division dont tout le salaire mensuel c’est plus ou moins 80 mille francs congolais (équivalent de 85 dollars US). Mais ce chef de division roule dans une jeep de 12 mille dollars et habite une maison privée de 25 mille dollars.

Un jour, parlant des détournement des deniers publics, Dominique Sakombi Inongo ancien ministre de communication de Mobutu, déclare :  » Quand le Président Mobutu avait besoin de l’argent, il appelait le ministre des finances disant: apporte-moi 1 million; à son tour le ministre des finances appelle le Gouverneur de la Banque centrale et lui dit:  » le Président a besoin de 2 millions  », le Gouverneur de la Banque à son tour sort 3 millions. Donc le Président demande un million, ce sont 3 millions qui sortent du trésor public !  » Fin de citation.

Cette culture de biens et argent mal acquis s’est transmise de génération en génération au Congo. Si bien qu’aujourd’hui, quand quelqu’un est nommé ou élu à un poste, il se réjouit disant :  » c’est mon tour  ». Par là il sous entend que c’est son tour de voler.

Plus grave, chez-nous, plus tu voles l’argent de l’État, plus tu augmentes en grade ! Cela a eu lieu plusieurs fois chez-nous. A titre d’exemple, à Mbujimayi dans la province du Kasaï-Oriental, un Comptable public réputé pour ses détournements confirmés des salaires des enseignants et des professionnels de la santé,  alors que ses victimes ainsi que le parlement local attendaient qu’il soit traduit en justice, quelle n’était pas la surprise de constater que la hiérarchie du Comptable l’a nommé à des fonctions encore plus élevées.

Dans la 2e moitié de l’année 2015, un contrôle initié par le ministère du budget sur la gestion des finances publiques dans seulement 3 services de l’État a révélé les détournements de 11 millions de dollars tous les 3 mois dans la seule ville de Kinshasa. Imaginez quelle pourrait- être la proportion si le calcul est porté sur les 26 provinces que compte le pays !

Un agent du ministère du budget qui a recquis l’anonymat, déclare que  » le détournement se passe à tous les niveaux de l’appareil de l’État en RDC, de Kinshasa jusqu’en province  ».

Le député national Émery Okundji affirme avoir dénoncé plusieurs fois les détournements des deniers publics dans sa circonscription électorale de Lubefu en province du Sankuru. Selon lui, sur 6 millions de francs déboursés chaque mois pour payer les salaires des enseignants de Lubefu, 2 millions seulement arrivaient à destination. Les 4 millions manquants disparaissent dans ce que l’on appelle chez-nous  » l’opération retour  », autrement dit la dîme que l’on paie à toute la hiérarchie par laquelle l’argent vous est venu.

À Mbujimayi, il était curieux de voir que les responsables syndicaux et les cadres de la Division provinciale de la Santé s’opposaient énergiquement à la bancarisation de la paie des salaires et des primes de leurs agents. C’est parce qu’ils savent que la Banque va casser le phénomène  »opération retour » et démasquer les agents fictifs qui remplissent les listings de paie.

Dans la fonction publique même les morts sont payés. Un seul chef fait entrer sur la liste de paie tout le monde de sa famille: oncle, cousin, tante, grand-père, beau-frère même déjà mort, sans compter les amis et connaissances. Par exemple, si l’État paie régulièrement mille personnes, en réalité c’est seulement 200 qui travaillent réellement. Les 800 restants sont des agents fantômes.

Chaque mois, tous ces gens touchent des primes et des salaires parfois plus elevés que ceux des gens qui travaillent. Ils font cela depuis des décennies; la corruption et l’opération-retour aidant, ils réussissent à échapper à tout audit d’où qu’il vienne. C’est Kinshasa qui entretient cet état de choses, en même temps c’est encore Kinshasa qui fait l’audit. Ceci signifiant cela. Conséquence: l’hémorragie financière est totale dans le pays, le trésor public est exsangue. Pas étonnant que la RDC soit incapable de financer elle-même ses propres élections. Elle recourt toujours aux financements extérieurs.

Alors pitié pour le trésor public congolais.