S’il vous plaît, envoyez-nous des préservatifs

Article : S’il vous plaît, envoyez-nous des préservatifs
Crédit:
11 février 2015

S’il vous plaît, envoyez-nous des préservatifs

De temps en temps comme journaliste, j’effectue de petites tournées dans différents villages de ma province -le Kasaï-Oriental. Ma dernière tournée en date c’était la semaine dernière où j’ai réalisé quelques reportages de proximité.

Mon reportage sur la prostitution dans nos villages m’a paru assez intéressant pour que je vous le relate.

Au départ, je pensais que nos villages étaient jusque-là épargnés par le VIH et la prostitution professionnelle telle qu’elle se passe en ville. Mais ce que j’ai vu m’a totalement bouleversé.

Dans plusieurs villages, la prostitution se fait intensément et sans préservatif, cela pour la simple raison qu’il n’ y a pas de préservatifs sur place. Il n’ y a pas non plus d’hôtels ni de bordels: les passes se  passent dans les cases ou en brousse sous les hautes herbes. Là, les petites filles souvent analphabètes offrent leurs corps même à moins d’un dollars la passe. Plus grave, il y a même de petits réseaux de proxénétisme au profit de certains commerçants qui  abusent de la pauvreté des femmes.

Au village bakwa Mulumba par exemple, les clients des femmes professionnelles de sexe utilisent le sachet plastique comme preservatif. Ils le portent et attachent le haut du pénis avec un fil élastique.

Mais le sachet blesse la femme dans les ébats. Pour le lubrifier, ils appliquent l’huile de palme!

Dans d’autres villages, les femmes ignorent carrément les risques des rapports sexuels non protégés. Avec préservatifs ou pas, elles y vont – pourvu qu’on leur paie. Beaucoup d’entre elles croient encore que le VIH est un mauvais sort qui ne peut attraper que celui ou celle qui est maudit(e).

Pas étonnant que les dernieres statistiques de séro prévalence au Kasaï-Oriental indiquent que le VIH non seulement se ruralise, mais aussi se conjugue de plus en plus au féminin.

De grâce envoyez-leur des préservatifs.

Partagez

Commentaires

Benjamin
Répondre

Ya t-il encore des peuples qui n'ont pas connaissance des préservatifs en 2015? Mon Dieu: c'est dommage !
Très bon reportage (avec un bon titre) cher ami et journaliste- Blogger
Petit extrait qui m' a frappé: "Au village bakwa Mulumba par exemple, les clients des femmes professionnelles de sexe utilisent le sachet plastique comme préservatif. Ils le portent et attachent le haut du pénis avec un fil élastique..."

Jean-Hubert BONDO
Répondre

merci beaucoup Benjamin de ton commentaire. Excuse-moi de te répondre en retard. Que Dieu te bénisse beaucoup en cette année 2015

Serge
Répondre

Très important... merci !