Le Burundi inaugure en force la série de 3e mandats en Afrique

27 avril 2015

Le Burundi inaugure en force la série de 3e mandats en Afrique

Pierra Nkurunziza photo le Monde et AFP

                                    photo le Monde et AFP

Le syndrome burkinabé n’a apparemment rien enseigné au président burundais arrivé fin 2e mandat. Malgré la désobéissance civile dans son pays et les appels de l’opposition et de la communauté internationale à ne pas se représenter la 3e fois, Pierre Nkurunziza a quand même décidé d’y aller. La désobéissance civile n’est rien pour lui aussi longtemps que l’armée obéit.

L’homme fort de Bujumbura a donc choisi le passage en force. En juin prochain, date de la présidentielle, il sera le 1er chef d’Etat à donner l’exemple d’un 3e mandat en Afrique après la chute de Blaise Compaoré. Si jamais cela lui réussit, ce sera un malheureux exploit de sa part. Un exploit qui sera bien facile à copier dans les autres pays africains comme la RDC, le Congo Brazzaville, le Rwanda, le Tchad, etc. Dans ces pays, les présidents sortants n’attendaient peut-être qu’un courageux qui puisse donner l’exemple comme Nkurunziza.

Mais le président burundais sortant doit savoir qu’il vient de s’engager sur un chemin vers l’inconnu. L’inconnu risque d’être peut-être sa fin tragique et sa chute fracassante. Le 3e mandat on sait quand il peut commencer mais on ne sait pas comment il pourra se terminer. Pierre Nkurunziza ferait mieux de demander conseil à Laurent Gbagbo, car bientôt il risque de se retrouver avec lui à la Haye.

On peut violer une femme et se tirer d’affaire, mais on ne peut violer infiniment la constitution et rester impuni dans le contexte géopolitique actuel de l’Afrique en général et du Burundi en particulier. Pendant que le président burundais avance vers son 3e mandat, son pays le Burundi recule en démocratie, en stabilité, en économie et même en réputation!

Monsieur Nkurunziza, le monde a honte des dirigeants comme vous. Là où vos homologues africains actuellement à la fin de leurs 2e mandats ont peur, vous, vous avez osé. Pensez-vous que c’est du courage ? Non, c’est plutôt un suicide.

Vous avez chié sur la constitution et les accords d’Arusha. Le sang de vos compatriotes tombés sous les balles de la répression de vos hommes ne vous fait même pas réfléchir. Allez-y excellence, l’avenir nous le dira.

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